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Pourquoi le modèle du partenariat public-privé reste un levier d’investissement pour l’avenir ?

9 min Publié le

Quel regard portez-vous sur les performances de VINCI Concessions ?

2024 est une magnifique année pour VINCI Concessions. C’est une année record en matière d’activité pour toutes nos filiales : le trafic aéroportuaire a dépassé son ancien record de 2019, et atteint 318 millions de passagers (+ 3,7 % vs 2019, + 8,5 % vs 2023) ; sur les autoroutes, le trafic a progressé, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Enfin, pour le ferroviaire, en France, la ligne à grande vitesse LGV SEA a transporté 22 millions de voyageurs cette année. Et n’oublions pas que le Stade de France a accueilli des Jeux Olympiques et Paralympiques incroyables !

Cet exercice marque donc, après le choc de la pandémie de Covid, le retour à la normale de nos activités et à une demande croissante de mobilité. Cette crise a confirmé la résilience de notre modèle et de sa performance globale. Nous en sortons plus engagés que jamais. Notre objectif demeure : développer les mobilités, partout dans le monde et durablement. Elles constituent un levier essentiel de création de dynamiques sociales et économiques. 2024 est aussi une année record en matière de performance économique, marquée par de nombreux succès et investissements. Notre réseau compte aujourd’hui une centaine d’infrastructures que nous portons au meilleur niveau en termes de qualité opérationnelle et de service, de connectivité, de sécurité et d’ambition environnementale. Nous pilotons nos concessions en visant l’excellence dans la performance. C’est la clé de la confiance de nos clients et c’est ce qui nous permet, par exemple, de fêter avec fierté le 20e anniversaire de la concession du pont Rion-Antirion en Grèce, ou de voir notre contrat de concession aéroportuaire en République dominicaine prolongé de 30 ans. C’est aussi ce qui nous incite à conforter notre présence au capital de LISEA, société concessionnaire de la LGV entre Tours et Bordeaux, actif de mobilité bas carbone. Piloter, c’est aussi investir, moderniser, améliorer les infrastructures qui nous sont confiées, comme au Japon où le terminal international de l’aéroport du Kansai acceuille les visiteurs du monde entier pour l’Exposition universelle Osaka 2025, dans des espaces agrandis et revisités, pour une expérience client répondant aux standards les plus élevés.

Votre périmètre de responsabilité s'est élargi fin 2024 à VINCI Autoroutes et VINCI Stadium. Quelle est votre feuille de route aujourd'hui ?

Cette évolution permet de donner encore davantage de lisibilité et d’efficacité à l’organisation du groupe VINCI, au service de la concession, un modèle qui n’a jamais été aussi utile qu’aujourd’hui. C’est ce qu’a également souligné en 2024 un rapport du think tank Terra Nova, valorisant la concession comme une réponse efficiente aux enjeux contemporains de financement public et de transition énergétique. Le modèle du partenariat public-privé et de la concession permet en effet, partout dans le monde, d’investir dans la durée au service de la collectivité, sans peser sur les finances publiques, en s’appuyant sur l’expertise et la capacité d’investissement des entreprises.

Les grands actifs concessifs acquis en 2024 au Brésil, aux États-Unis (Denver, au Colorado), au Royaume-Uni (Édimbourg, en Écosse) et en Hongrie (Budapest), en témoignent. Opter pour ce mode de financement de leurs infrastructures de mobilité permet de plus aux États de se concentrer sur les sujets tels que la santé, l’éducation, ou encore la défense.

Dans un contexte géoéconomique bouleversé, comment garder le cap de la décarbonation ?

Le grand sujet de ce siècle, c’est le climat. Non seulement nous gardons le cap, mais nous avons même relevé nos ambitions en 2024, avec une trajectoire carbone qui vise désormais une réduction de 2/3 de nos émissions sur le périmètre direct de nos activités (scopes 1 et 2) d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2018. Pour décarboner la mobilité routière, qui représente à elle seule plus de 90 % de l’empreinte du secteur des transports, il faut agir sur les usages, contribuer à la transformation des façons de voyager. Cela passe notamment par le développement de la mobilité électrique. Alors nous accélérons, en installant des stations de recharge à destination des automobilistes sur les autoroutes et dans les aéroports de notre réseau. 100 % des aires de services du réseau de VINCI Autoroutes en sont déjà équipées, ainsi que désormais de premières aires de repos, ce qui en fait le premier réseau autoroutier d’Europe en termes de densité d’infrastructures de recharge de véhicules électriques. Dans l’aérien, notre engagement est total sur notre propre périmètre d’activité mais aussi auprès de nos différentes parties prenantes : avec plus de 50 aéroports accrédités, dont 4 en France et au Portugal au niveau maximum ACA 5, VINCI Airports est le premier contributeur international au programme de réduction des émissions carbones ACA (Airport Carbon Accreditation) de l’ACI (Airports Council International). Nous démontrons aussi, avec le déploiement massif de centrales photovoltaïques au sein de nos réseaux aéroportuaire et autoroutier, que le modèle de la concession peut contribuer significativement à produire de l’énergie d’origine renouvelable pour, d’une part, diminuer l’empreinte carbone des infrastructures ainsi alimentées, mais aussi la réinjecter dans le réseau national au bénéfice de la transition des territoires. À l’échelle de l’ensemble des concessions de VINCI, nous avons l’objectif d’avoir d’ici à 2030 une capacité de production photovoltaïque de 2 gigawatts, soit l’équivalent de deux réacteurs nucléaires.

Comment intégrez-vous l'innovation, en particulier numérique, dans votre stratégie ?

L’innovation est clé pour fluidifier toujours plus l’expérience de nos passagers, voyageurs, usagers. Dans nos aéroports, nos salles de contrôle sécurité sont parmi les plus performantes au monde. Dans le ferroviaire, nous sommes pionniers depuis longtemps dans le déploiement de solutions de maintenance prédictives.

Sur les autoroutes, nous sommes pionniers dans le développement du free flow dans certains pays et notre expertise est unique dans le domaine de l’information trafic. Ulys conforte également sa position de leader de l’abonnement multiservice pour la mobilité routière en France, en enregistrant 1,2 million de nouvelles souscriptions en 2024, portant à 6,8 millions le nombre total de badges en circulation, soit une part de marché de plus de 70 %. Avec 6 centres d’excellence pour l’innovation dans le monde, nous animons des écosystèmes (start-up, acteurs du monde académique, chercheurs…), qui inventent avec nous la mobilité intelligente de demain. L’intelligence artificielle est d’ailleurs un formidable accélérateur en termes d’innovation, que ce soit pour améliorer la sécurité de nos collaborateurs, nos processus, l’efficacité opérationnelle de nos infrastructures, la relation avec nos clients, ou pour accélérer la transition énergétique.

Le grand sujet de ce siècle, c’est le climat. Acteur engagé sur ces enjeux, VINCI Concessions accélère sur la décarbonation.

Et maintenant, quelles sont vos ambitions et perspectives ?

Avec agilité et réactivité, nous allons poursuivre notre développement et le renforcement de notre portefeuille d’actifs dans le monde, notamment aux États-Unis où VINCI Highways a franchi, en 2024, une étape très significative avec l’acquisition de Northwest Parkway, la première concession à risque trafic du Groupe VINCI dans le pays, au Brésil, où notre présence s’étend dans la mobilité routière et aéroportuaire, mais aussi en Europe. Grandir, c’est aussi intégrer en permanence de nouveaux collaborateurs pour les faire évoluer au sein du Groupe.

VINCI Concessions compte maintenant 30 000 collaborateurs dans le monde sur son périmètre géré. Nous voulons prendre soin de ces talents, les former, identifier et retenir les hauts potentiels, poursuivre la féminisation de nos équipes et favoriser la diversité. J’en suis en effet convaincu : nous ne serions pas aujourd’hui un leader mondial reconnu si nous n’avions pas les meilleures équipes, les plus compétentes et les plus engagées !