Certifié ISO 14001 depuis février 2020, l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry met l’accent sur la collaboration et la dynamique partagée pour réduire son empreinte environnementale. Comment l’éco-efficacité devient-elle une réalité sur un site d’une telle envergure ? Réponses et visite guidée avec Delphine Bares, Responsable du pôle environnement.

L’aéroport de Lyon-Saint Exupéry a été élu meilleur aéroport de sa catégorie (10 à 25 millions de passagers) en 2019, par l’ACI (Airport Council International). Cette reconnaissance met en lumière d’innombrables innovations. Certaines sont immédiatement visibles, comme les parcours passagers adaptés aux différents profils de voyageurs mais d’autres ne se remarquent pas immédiatement. Elles nécessitent un guide et des explications pour saisir toute leur importance. C’est pourquoi Delphine Bares, responsable du Pôle Environnement du site, nous précède aujourd’hui dans les couloirs pour parler de l’une de ces avancées décisives. « Nous avons obtenu la certification ISO 14001 en février 2020. Elle définit une série d’exigences environnementales pour les entreprises et représente un enjeu majeur dans un site comme le nôtre. »

La visite se débute par une explication chronologique. Car la certification 14001 ne s’improvise pas, elle nécessite un engagement sur la durée, avec une méthodologie clairement identifiée. Tout débute par l’analyse des besoins et des attentes pertinentes des diverses parties prenantes. « Les autorités locales bien évidemment, poursuit Delphine Bares, mais pas uniquement. Les passagers, les employés, les partenaires et prestataires également… Nous échangeons avec chacun pour mettre en phase leurs attentes, leurs demandes avec notre stratégie environnementale.  La norme ISO 14001 est le fruit d’une réflexion globale, il ne s’agit pas d’une succession de petits aménagements réalisés au jour le jour.» Les résultats de ce travail de fond permettront d’atteindre les objectifs très concrets fixés par l’aéroport : zéro émission C02 à horizon 2030, augmentation du taux de recyclage des déchets de 70% et diminution de la consommation d’eau de 48%.

Un challenge permanent

Première étape essentielle du processus : définir les thèmes et actions prioritaires. Mais, pour y parvenir, il faut pouvoir s’appuyer sur une solide expérience. Déjà certifié ISO 9001 et 50001, l’aéroport Lyon-Saint Exupéry maîtrisait les outils méthodologiques. « Et, par ailleurs, nous avions déjà lancé plusieurs chantiers pour maîtriser notre empreinte carbone comme l’achat de l’électricité verte, la mise en place d’un système de management de l’énergie comprenant un logiciel de gestion d’énergie et d’eau (avec alarmes en cas de dépassement des seuils), la rénovation des chaudières, la récupération d’eau de pluie, l’achat de biogaz… », précise Delphine Bares. Alors, que peut apporter la norme ISO 14001 dans une organisation aussi mature ? « Elle nous a permis de reprioriser nos différentes actions dans le but d’atteindre les objectifs fixés par la politique environnementale globale de VINCI Airports. Elle offre aussi la possibilité de se challenger en permanence, de se fixer de nouveaux buts, ce qui est essentiel pour un site de notre taille. » L’aéroport a ainsi décidé de mettre l’accent sur la décarbonation de ses chaufferies, la performance énergétique de ses infrastructures, la gestion de l’eau ainsi que le traitement des déchets. Le budget a déjà atteint les 10 millions d’euros et sera complété par un programme d’investissement de 10 millions supplémentaires pour les 10 ans à venir.

Le travail sur la certification offre aussi la possibilité de se projeter vers l’avenir avec des chantiers de plus long terme comme le développement de l’hydrogène ainsi que la généralisation du photovoltaïque, déjà bien engagée.

Un engagement humain

Pour être efficace, il est indispensable de consacrer des moyens financiers mais aussi humains et ainsi faire perdurer l’engagement. L’équipe environnement du site rassemble aujourd’hui des personnes dédiées ainsi que des équipes techniques opérationnelles sur les sujets énergies, récupération des eaux et gestion des déchets.  Pour mutualiser les bonnes pratiques et partager les objectifs, les normes 50001 et 14001 sont toutes deux pilotées par Delphine Bares.

Mais l’enjeu environnemental ne doit pas se résumer à une équipe de spécialistes. Il s’agit au contraire d’une dynamique d’ensemble qui, si elle veut réussir, doit être partagée. « Toutes les équipes de l’aéroport sont sensibilisées et très impliquées au quotidien. « Et nous travaillons avec l’ensemble des commerces, poursuit Delphine Bares, sur le sujet du tri et traitement des déchets. Sans oublier, bien sûr, les compagnies aériennes. » Là encore, l’initiative concrète prime. L’aéroport participe à la mise en place de systèmes APU (Auxiliary Power Unit). Ces petits turboréacteurs embarqués permettent de fournir, au sol, de l’air pour la mise en route des réacteurs et le système de climatisation.

Autant de solutions qui contribuent à la réduction de l’empreinte carbone. Preuve supplémentaire que le défi environnemental ne peut être relevé qu’avec une collaboration totale de l’ensemble des acteurs (voir infographie).