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Mobilité : comment dessiner un avenir post-carbone ?

8 min Publié le

La neutralité carbone constitue une cible-référence pour tous les acteurs économiques. Au cœur de cet enjeu : la réduction des émissions de gaz à effet de serre générées par leurs activités. Comment les entreprises se projettent-elles vers l’ère du post-carbone ? Le point sur l’avancement et les moyens mis en œuvre pour atteindre le Graal de l’exemplarité environnementale.

Mais au fait la neutralité carbone, qu’est-ce que c’est ? Du point de vue d’une entreprise, il est question de neutralité carbone lorsque celle-ci s’efforce de réduire ses émissions de CO2 autant que possible, et de neutraliser les émissions résiduelles via un investissement dans les dispositifs de compensation carbone. Le concept de « zéro émission nette » est plus poussé et n’inclut pas en théorie ce type de compensations : une organisation met en oeuvre une stratégie de réduction des émissions encore plus rigoureuse afin d’atteindre l’objectif zéro émission. Si celui-ci n’est pas réalisé, elle peut recourir à des processus naturels ou technologiques de captation et de stockage du carbone.

 

Où en sont les entreprises sur la neutralité carbone ?

L’état d’urgence climatique n’est pas encore assimilé dans toutes les consciences, dans le monde économique notamment. Selon le cabinet Ecoact, 82 % des entreprises du CAC 40 n’avaient pas de stratégie de neutralité carbone en 2019[1]. Mais certains acteurs se sont engagés tôt et avec résolution en faveur de cet objectif, dans tous les secteurs d’activités, des services à l’alimentaire en passant par les infrastructures.

 

Acteur majeur de la mobilitié et des infrastructures et services de transport, VINCI Concessions développe une feuille de route carbone volontariste et ambitieuse. Cette vision se décline notamment, s’agissant des exploitations de VINCI Airports, par l’atteinte d’une neutralité carbone en 2030 et d’un objectif zéro émission nette sans compensation d’ici 2050. Pour rappel, l’aérien représente à ce jour 2 à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), et 11% de celles issues du secteur des transports. Alors que le trafic aérien a explosé entre 1990 et 2010, avec une hausse de plus de 250%, les émissions de GES qui y sont liées n’ont augmenté que de 30%. Et chaque nouvelle génération d’avions représente un bond en avant en matière d’efficacité énergétique.

 

De la neutralité au post-carbone

Pour ces acteurs, la neutralité carbone implique, en substance, d’agir à la source de leurs propres émissions de CO2 pour les réduire autant que possible, avant de compenser les émissions résiduelles. Encadrée par des règles et des standards de référence (tels que le Mécanisme de Développement Propre de l’ONU), la compensation consiste à financer des projets de réduction ou de séquestration de CO2 hors de son périmètre d’activité. Mais compenser ne signifie pas réduire ou lutter activement pour limiter ses émissions : celles-ci continuent d’être générées, et sont simplement « contrebalancées ».

Il s’agit désormais d’évoluer vers un paradigme nouveau afin de dépasser la dépendance aux énergies fossiles et d’éradiquer toute source d’émission. Une perspective qualifiable de post-carbone, qui s’avance comme le Graal de l’exemplarité environnementale.

 

Vers des aéroports sans contribution CO2

Pour suivre cette trajectoire, les acteurs déjà engagés sur la voie de la neutralité carbone structurent leur action autour de trois axes : mesurer, réduire et optimiser, compenser. Ce triptyque se retrouve d’ailleurs au sein du programme Airport Carbon Accreditation (ACA), initiative sectorielle pour la certification des aéroports en matière de gestion des émissions carbone. Mais l’industrie aéroportuaire est allée plus loin en s’entendant sur un engagement « zéro émission nette de carbone d’ici à 2050 ». Formalisé au sein d’une résolution de l’Airports Council International (ACI) en 2019, celui-ci exclut le recours à la compensation carbone. Les aéroports signataires deviendraient ainsi des contributeurs nuls en émissions CO2, sans compensation. Un engagement ambitieux qui a été ratifié par VINCI Airports à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’ACI Europe en 2019.

Des modèles aéroportuaires durables

Précurseur dans son secteur, VINCI Airports, qui a ratifié cet objectif de l’ACI, a embarqué depuis plusieurs années déjà son réseau dans une dynamique d’optimisation de l’empreinte carbone. Depuis le lancement de sa stratégie Activities Impact Reduction Pact (AirPact) en 2015, l’opérateur aéroportuaire a réduit de 34% l’empreinte carbone scope 1 et 2 (kg CO2 / passager) des plateformes exploitées entre 2013 et 2019. Pour atteindre cet objectif, VINCI Airports a multiplié les actions concrètes : installation massive de panneaux photovoltaïques (République Dominicaine, Salvador de Bahia), remplacement des éclairages par des LED sur l’ensemble de l’emprise aéroportuaire, intégration de véhicules électriques dans ses flottes de véhicules et engins de piste, substitution des installations de Climatisation Ventilation Chauffage (CVC) existantes par des technologies plus performantes et moins énergivores, etc. Le Groupe étudie par ailleurs la mise en oeuvre d’e-GPU en lieu et place des GPU traditionnels, ces unités d’alimentation externes tournant au diesel qui fournissent de l’énergie électrique aux avions stationnés. La solution électrique e-GPU produirait seulement un dixième des émissions de CO2 générées par un système GPU classique. Après l’aéroport de Toulon Hyères, un test de 6 mois au terminal 2 de l’aéroport international du Kansai est actuellement en cours.

 

Deux plateformes « best in class »

Pour encadrer ces actions, tous ses aéroports sont engagés dans le programme de certification Airport Carbon Accreditation (ACA). Lancée en 2009 par l’Airport Council International (ACI), cette initiative fournit aux acteurs de l’industrie un cadre et des outils communs pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre suivant 4 niveaux d’accréditation, vérifiés par un organisme indépendant. Désormais, 100 % de ses plateformes sont accréditées ACA, dont deux au niveau 3+ attestant de leur neutralité carbone : Lyon-Saint Exupéry (LYS) et Londres Gatwick (LGW). Une performance – mais pas un aboutissement – obtenue au terme d’actions de grande ampleur. A LGW, le balisage principal des pistes, constitué de 1 100 ampoules, est assuré à 100 % en technologie LED depuis 2012. Les infrastructures dédiées aux véhicules électriques s’y sont considérablement développées, avec déjà plus de 200 prises pour les équipements d’assistance aéroportuaire électriques (e-Ground Support Equipment, e-GSE). Au mois d’octobre 2018, ce même aéroport a accueilli le premier vol commercial au monde alimenté par un carburant durable produit à partir de carbone contenu dans les émissions de procédés industriels. Enfin, depuis 2013, l’électricité fournie sur l’ensemble de la plateforme provient d’énergies renouvelables.

A l’horizon 2030, VINCI Airports souhaite aller plus loin en réduisant de moitié son empreinte carbone absolue par rapport à 2019.

De quoi faire décoller la mobilité positive !

 

[1] https://eco-act.com/fr/performance-reporting-climat/classement-performance-reporting-climat-des-entreprises-du-cac-40/