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Biokérosène : de l’or noir à l’or vert ?

8 min Publié le

C’est l’une des pistes les plus prometteuses à court terme pour réduire les émissions de CO2 de l’aviation : remplacer le kérosène par du biocarburant offre plusieurs avantages – à condition de produire ce dernier de façon durable et à un prix compétitif.

 

De quoi parle-t-on ?

Au lieu d’être raffiné à partir de ressources naturelles fossile comme le pétrole, un biocarburant est issu de matières organiques renouvelables ou recyclées : plantes oléagineuses (colza, tournesol, palme…), huiles et graisses usagées, déchets agricoles… Plus expérimental : on peut aussi fabriquer du biocarburant à partir de micro-algues cultivées en bassin.

 

Quels avantages ?

Le biocarburant affiche un bilan carbone amélioré : en théorie, sa combustion ne rejette dans l’atmosphère que du CO2 d’abord « prélevé » par la matière organique qui a servi à sa fabrication. Selon les procédés et les filières employées, il pourrait à terme réduire de 50% à 90% des émissions de CO2 liées au transport aérien. Il a aussi l’avantage de la compatibilité avec les avions traditionnels : au contraire de l’hydrogène ou de l’électricité, il ne requiert pas de modification majeure des moteurs, et est même déjà être utilisé en mélange avec du kérosène traditionnel. Au printemps 2021, par exemple, l’aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne, opéré par VINCI Airports, a été le premier en France à proposer un avitaillement en biocarburant produit à partir d’huiles alimentaires usagées. En octobre, VINCI Airports franchit une nouvelle étape en alimentant à Londres Gatwick ses premiers vols réguliers.

Les freins à lever ?

Les technologies actuelles permettraient déjà d’incorporer jusqu’à 50% de biocarburant au kérosène. Cependant, le taux d’incorporation ne dépasse guère 0,1% au plan mondial aujourd’hui. La raison ? Un prix beaucoup plus élevé que le carburant traditionnel, faute d’une filière suffisamment développée à l’échelle industrielle. En outre, pour être vraiment durable, la production de biokérosène devra se faire sans nuire à la production agricole alimentaire, ni entrainer une déforestation accrue.

 

Les prochaines étapes ?

En France, l’émergence d’une filière de production durable de biokérosène fait l’objet d’une stratégie nationale visant à atteindre un taux d’incorporation de 2% en 2025 et 5% en 2030. Dans ce cadre, des industriels comme Airbus, Air France, Safran, Total ou encore Suez Environnement sont réunis dans un effort de R&D transversal.

La route est encore longue, mais les autorités françaises estiment que le biokérosène pourrait représenter 50% de la consommation des avions en 2050 !

La force du réseau VINCI Airports est de pouvoir envisager des solutions à grande échelle

Quelles adaptations l’essor des biocarburants suppose-t-il dans un réseau comme VINCI Airports ?

Le développement de biocarburants (ou Sustainable Aviation Fuel – SAF) ne nécessite aucune adaptation sur nos infrastructures aéroportuaires. En effet, les biocarburants répondent aux mêmes exigences en termes de qualité et de sûreté du produit que celles du kérosène.

Les biocarburants aériens doivent répondre à des caractéristiques techniques particulières pour assurer la sécurité des passagers, et sont certifiés par l’ASTM (American society for testing material). Des tests de certification sont réalisés en permanence sur chacune des livraisons de biocarburants, afin d’assurer leur utilisation sur les installations et avions existants.

La force du réseau VINCI Airports est de pouvoir envisager des solutions à grande échelle et point à point.

Cela revient à proposer à nos clients, les compagnies aériennes, la possibilité de s’alimenter en biocarburants sur leurs aéroports départ et arrivée et assurer la réduction de l’empreinte environnementale de l’intégralité du vol effectué.

 

Comment encouragez-vous le développement de cette nouvelle filière ?

Nos équipes travaillent depuis plus de deux ans à l’identification d’opportunités pour accélérer la mise à disposition de biocarburants au sein de nos aéroports dans le monde.

Nous avons la possibilité de centraliser les demandes de nos différentes compagnies aériennes partenaires sur une même plateforme, mais aussi à l’inverse centraliser les demandes d’une même compagnie sur plusieurs plateformes de notre réseau et assurer la coordination avec les essenciers.

Nous anticipons l’arrivée de ces SAF lors des appels d’offre des contrats de concession de nos fuel farms, en incluant des critères garantissant que le pétrolier sera en mesure de fournir des SAF sur nos aéroports. Cela nous permet de répondre aux demandes de n’importe quelle compagnie aérienne selon son propre niveau d’ambition de décarbonation.

Enfin, la mise en place de la modulation carbone des redevances d’atterrissage, première mondiale lancée par VINCI Airports, est un mécanisme qui encourage l’usage des SAF sur nos aéroports. Une compagnie utilisant des SAF paiera moins de redevance d’atterrissage qu’une autre.

 

Où en êtes-vous aujourd’hui et quels sont vos principaux projets à court/moyen terme en la matière ?

L’aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne est le premier aéroport français à avoir mis à disposition des biocarburants durables certifiés RED II*. Ils sont effectivement accessibles depuis le 19 avril, avec pour premier client Michelin Air Services.

Les biocarburants constituent un des axes forts pour décarboner l’aviation, car c’est une technologie d’ores et déjà disponible, et VINCI Airports peut jouer un rôle de facilitateur, comme en témoigne notre réponse en juillet 2020 à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par l’Etat sur la production de biocarburants aéronautiques durables en France, et qui avait permis de constituer un consortium couvrant la fourniture de la biomasse, la transformation et la production des SAF, et enfin l’utilisateur, la compagnie aérienne. Avec ces même partenaires, nous nous préparons à répondre à l’appel à projets lancé cet été et qui fait suite à l’AMI.

 

RED II * = Renewable Energy Directive II – Cette directive assure que les denrées utilisées pour la production de biocarburant soient durables, ne mettent pas en péril la capacité des populations à s’alimenter et ne soient pas produites sur des terres agricoles utilisables à des fins alimentaires.

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