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Positive Mobility

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Voyager durablement, c'est possible ?

10 min Publié le

Les opérateurs de mobilité sur la voie de la transition énergétique

Depuis la COP 21 et les Accords de Paris sur le climat, la prise de conscience environnementale semble planétaire. Une bonne nouvelle ? Sans aucun doute. La transition énergétique est le défi des décennies à venir. Pour autant, faut-il arrêter de voyager ? Quelques explications pour tenter d’y voir plus clair…

 

Récemment, une tendance est apparue en Suède : le « Flygskam », qui se traduit littéralement par la « honte de prendre l’avion ». L’expression est portée par un groupe de consommateurs ayant décidé de ne plus voyager en avion pour ne pas contribuer au changement climatique. L’idée a rapidement fait le « buzz » sur les réseaux sociaux. Elle serait même à l’origine de l’augmentation du trafic de 21% enregistré l’hiver dernier par les compagnies ferroviaires suédoises. Et le débat sur le Flygskam n’a pas tardé à se répandre un peu partout en Europe.

Au-delà de l’emballement médiatique, il est intéressant de se pencher sur la résonnance sociétale du phénomène. Le Flygskam a indéniablement touché une corde sensible chez nombre d’Européens, qui se demandent comment mettre leurs actes en accord avec leur conscience écologique. Notamment en ce qui concerne leurs déplacements.

État des lieux

Pour faire le point sur la question, un état des lieux s’impose. D’après l’Agence internationale de l’énergie, les transports représentent 24% des émissions mondiales de CO2 ‑ loin derrière le secteur de l’énergie. Car malgré l’essor continue des énergies renouvelables, la production mondiale d’électricité dépend toujours très majoritairement de ressources fossiles : charbon, pétole et gaz ont représenté 64% du mix énergétique des centrales électriques en 2018. L’impact environnemental des transports doit donc être relativisé : la majorité des émissions de CO2 dues aux particuliers dérivent d’usages électriques domestiques ‑ chauffage, climatisation, électroménager, électronique…

L’émergence de nouveaux comportements

En ce qui concerne la mobilité, le monde a déjà largement entamé sa transition énergétique et écologique. Dans les transports du quotidien, on observe un changement dans les comportements. Les modes « doux » ont le vent en poupe dans les grandes agglomérations : vélos, navettes électriques et véhicules partagés se développent au détriment de la voiture particulière. Dans le cadre professionnel, les entreprises font également leur révolution : elles  sont de plus en plus nombreuses à équiper leurs flottes d’entreprise en véhicules électriques et à encourager le co-voiturage.

Des acteurs engagés

Plus globalement, ce sont l’ensemble des acteurs et opérateurs de la mobilité qui travaillent à limiter leurs impacts par une évolution de leurs processus, ainsi que la modernisation de leurs équipements et infrastructures. Dans le secteur routier, qui représente 3/4 des émissions de CO2liées au transport (notamment pour le fret de marchandise), l’année 2018 a vu un nouvel essor des motorisations alternatives, avec près de 2 millions de voitures électriques vendues, en hausse de 68% sur un an.

Dans le secteur ferroviaire aussi, la situation évolue. En France, le groupe SNCF s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions de CO2 de 25% entre 2015 et 2025 – principalement par le remplacement de ses matériels le plus anciens, et par le financement de ses travaux d’infrastructures au moyen de « green bonds ». En 2017, par exemple, les travaux financés par ce nouvel instrument responsable permettront d’éviter l’émission de près de 6 millions de tonnes d’équivalents CO2 au cours des 40 prochaines années.

L’aviation se prépare à une révolution

De son côté, le transport aérien est le seul secteur de la mobilité à avoir pris des engagements chiffrés à l’échelle de l’industrie. L’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) entend stabiliser les émissions de CO2 de son industrie d’ici à 2020, puis les baisser de 50 % d’ici à 2050. Depuis 2005, les compagnies aériennes ont réduit leur consommation de kérosène de 24 % et les technologies continuent de progresser. Grâce à la démarche  Clean Sky, le secteur ambitionne une réduction à courte échéance des émissions de CO2 de 50 %, des émissions de NO(dioxyde d’azote) de 80 % et une réduction de la pollution sonore de 50 %. Tous ces objectifs sont d’autant plus ambitieux que le trafic aérien ne cesse de croître : +5 % par an en moyenne, soit un doublement tous les 15 ans. Il devrait s’élever à 7 milliards de passagers d’ici à 2032, et peut être à 16 milliards en 2050.

Une course technologique

Chez les constructeurs aéronautiques, les équipementiers et dans les laboratoires de recherche, la course aux technologies éco-responsables est lancée. Aux États-Unis, par exemple, le MIT, la NASA et Pratt & Whitney travaillent actuellement un concept d’avion du futur : l’Aurora D8, surnommé « The double bubble ». Ses rejets dans l’atmosphère seraient réduits de 70 % par rapport aux appareils conventionnels.  Et ce n’est qu’un début ! Les grands avionneurs imaginent non seulement de nouveaux designs, mais aussi de nouveaux carburants, notamment à base d’algues, d’électricité ou d’hydrogène, et se penchent sur des moyens d’améliorer les aéronefs actuels.

L’avion « propre » ne relève plus de la science-fiction. A l’image du Flying-V présenté début juin par la compagnie KLM et l’Université de technologie de Delft aux Pays-Bas : avec sa forme en V si particulière, ce concept promet de transporter 314 passagers sur de longues distances en consommant 20% de carburant en moins qu’un avion classique.

Le défi des infrastructures propres

Enfin, les efforts environnementaux dans le transport aérien concernent aussi les gestionnaires d’infrastructures. C’est notamment le sens de l’initiative Airport Carbon Accreditation : une initiative mondiale qui encourage, encadre et vérifie la lutte contre les émissions de gaz à effet dans les aéroports. VINCI Airports compte parmi les acteurs les plus engagés dans la démarche. Le réseau aéroportuaire, filiale de VINCI Concessions, a d’ailleurs formalisé dès 2015 une politique environnementale ambitieuse. Baptisé « AirPact », son programme vise à générer un impact réel et positif sur les 46 aéroports qu’il gère dans 12 pays. Énergie, empreinte carbone, déchets, eau, pollutions, bruit et biodiversité : ses infrastructures partagent des objectifs communs pour mieux définir leurs priorités et évaluer précisément leurs performances. En quatre ans, VINCI Airports a ainsi réduit de 19 % l’impact carbone des aéroports de son réseau, grâce notamment à l’installation de panneaux photovoltaïques en autoconsommation et au remplacement d’éclairages par des LED. Fort de ce premier bilan, VINCI Airports réactualise ses ambitions avec de nouveaux objectifs d’ici à 2030 : une réduction supplémentaire de 48% de son empreinte carbone, et l’extension de la neutralité carbone à la majorité des aéroports de son réseau.

Repenser le « mix »

Route, rail, air : chaque mode de transport a ses avantages et ses inconvénients en termes d’impact environnemental. Et il semble aussi inutile qu’illusoire de vouloir se priver d’un mode au bénéfice d’un autre. La réduction des émissions de CO2 liées au transport repose certes en partie sur l’évolution des comportements individuels, et à un mix intelligent des différents moyens de transport en fonction des besoins et des distances. Mais les solutions à plus fort impact viendront sûrement des acteurs de l’industrie eux-mêmes. Par l’innovation dans les services et les technologies, la plupart ont déjà commencé à limiter leurs émissions – sans entamer la capacité de leurs clients à voyager et découvrir le monde.

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