qui nous sont chères… Avec la montée des préoccupations environnementales dans les opinions publiques, le voyage — particulièrement à longue distance — est parfois mis en cause : est-il possible selon vous de concilier voyage et défi climatique ? J.-F. R. J’en suis convaincu. Mais, pour cela, il ne faut ni ignorer le problème, ni rejeter le voyage en bloc. Nos métiers ne sont pas plus en cause que les autres : ce sont bien toutes les industries qui doivent se transformer et décarboner leur modèle économique ! La feuille de route est d’ailleurs claire : s’inscrire dans les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Il est vrai que notre secteur d’activité, qui repose beaucoup sur l’avion, fait face à un défi particulier : contrairement au court et au moyen-courrier où les technologies avancent vite, il faudra attendre un peu plus longtemps pour voir les premiers vols long-courriers « zéro émission ». Mais rien n’empêche, en attendant, d’absorber intelligemment ces émissions, par exemple avec des programmes de reforestation. Pour être crédibles, ces derniers doivent cependant être pérennes sur plus de cinquante ans et véritablement additionnels : il faut s’assurer qu’ils n’auraient pas vu le jour sans ce financement spécifique. C’est ce que nous faisons depuis plus de dix ans chez Voyageurs du Monde, et qui nous permet aujourd’hui d’absorber la totalité des émissions de CO2 liées aux déplacements de nos voyageurs dans les airs comme sur terre. N. N. Je suis d’accord avec Jean-François : la réponse à l’urgence climatique c’est l’action, pas l’immobilisme ni la punition. Chez VINCI Concessions, nous travaillons depuis des années pour décarboner nos infrastructures – en accélérant toutes les solutions à notre portée, en y consacrant une part significative de nos investissements et en revoyant nos processus à l’aune de leur empreinte carbone. Les résultats sont là : nos aéroports de Londres Gatwick, Lyon-Saint Exupéry et Guanacaste au Costa Rica ont déjà atteint la neutralité carbone.