– y compris en ce qui concerne l’aérien : dans de vastes pays comme la Colombie ou le Brésil par exemple, la géographie ne permet pas l’essor du train à grande vitesse, et l’avion y sera un levier incontournable de désenclavement. Enfin, cette tendance ne concerne pas que le transport. Je le vois dans les pays avec lesquels nous travaillons comme le Costa Rica, le Cambodge, ou la République dominicaine : de plus en plus de destinations réfléchissent à de nouveaux modèles autour d’une offre touristique durable, pour créer de la valeur par la qualité plus que par la quantité. En tant que dirigeants d’entreprise, quels enseignements retenez-vous de la crise inédite que nous traversons ? N. N. Je retiens deux éléments : d’une part le courage et la solidarité dont ont fait preuve nos salariés dans l’aide aux communautés locales et la mobilisation autour de l’urgence sanitaire. D’autre part, l’importance du temps long : c’est ce qui permet à une entreprise comme la nôtre de défendre des valeurs universelles comme l’écologie, la féminisation et la lutte contre toutes les formes de discrimination. C’est une responsabilité d’autant plus grande aujourd’hui pour les entreprises, que l’on assiste dans de nombreux pays à une fragmentation des sociétés qui rend plus difficile ce travail au niveau de la sphère publique. J.-F. R. L’une des leçons de cette crise, selon moi, c’est l’écart qu’elle aggrave entre les bons acteurs et les moins bons… Les entreprises qui s’en sortiront le mieux seront celles qui auront su réagir et s’adapter. Mais aussi celles qui ont une vision de long terme, qui savent mobiliser leurs équipes, communiquer, qui apportent de la valeur ajoutée et intègrent l’écologie à leur modèle – loin des montages purement financiers et de court terme, dont on a vu qu’ils étaient les plus exposés en cas d’imprévu majeur comme la Covid-19. Rêvons un peu : dans quel endroit du monde aurez-vous le plus envie de vous rendre quand la crise sanitaire sera derrière nous ? N. N. J’ai de merveilleux souvenirs au sein des magnifiques destinations du réseau VINCI Airports : les temples d’Angkor au Cambodge ou de Kyoto au Japon, la mixité culturelle de Salvador de Bahia au Brésil, ou encore les villes magiques d’Europe comme Belgrade, Porto ou Nantes, qui méritent d’être découvertes ou redécouvertes. Mais s’il faut n’en choisir qu’une, je me fierai aux conseils avisés de Jean-François ! J.-F. R. J’ai bien sûr quelques endroits de prédilection mais ce qui me manque le plus aujourd’hui c’est moins le voyage lui-même que la possibilité de voyager sans limite ni contrainte. Donc peu importe la destination : j’ai surtout hâte, comme beaucoup, de retrouver enfin ce sentiment de liberté associé au voyage.